Feu vert à l'expérimentation d'une salle de consommation de drogue à Paris

Matignon a donné son feu vert mardi pour tenter l'expérience d'une salle de consommation de drogue à Paris, une première en France qui satisfait les associations accompagnant les usagers de drogue mais "inquiète" les riverains des quartiers où se concentrent les trafics.

Matignon a indiqué que la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies) était chargée de la mise en place de cette expérimentation, avec le ministère de la Santé, sans préciser quand et où dans Paris cette salle serait mise en place.

"C'est un travail préparatoire qui va permettre de confirmer la faisabilité du projet dans ses dimensions sanitaires, sociales, économiques et en termes de sécurité publique", a expliqué Matignon.

Ces salles de consommation sont destinées aux toxicomanes de rue précarisés. Elles doivent leur permettre de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d'hygiène, sous supervision de personnels de santé, et de réduire les troubles à l'ordre public.

En 2012, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait promis des expérimentations "dans le courant de l'année 2013" et confié à la Mildt "une étude de faisabilité" des différents projets.

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s'est "réjoui" de la décision. Le maire du Xe arrondissement de Paris, Rémi Féraud, volontaire pour qu'une salle de consommation ouvre près de la gare du Nord, où se rassemblent nombre de consommateurs, est satisfait car "cela fera progresser la santé publique et la sécurité publique". Il espère que la salle puisse être ouverte "avant l'été". La Ville travaille avec la SNCF pour trouver un local, a-t-il précisé.

Pour l'UMP-Paris, le gouvernement s'engage "dans une impasse": "comment concevoir la mise en place et le financement public de salles de consommation de drogues lorsque celles-ci sont interdites par la loi?".

"Enorme pression"

Le conseil de Paris a voté le 10 décembre une subvention de 38.000 euros en faveur de l'association Gaïa Paris, pour lui permettre de préparer l'ouverture de la future salle de consommation. Interrogée par l'AFP, l'association dit ne "pas être au courant": "On attend un coup de fil du cabinet d'Ayrault".

"C'est une très bonne nouvelle, on va se mettre au travail", salue pour sa part Thierry Brigaud, le président de Médecins du Monde (MDM) qui travaille sur le projet de Gaïa Paris.

Cette salle "va permettre de remettre dans le parcours de soins les usagers de drogue à hauts risques", juge M. Brigaud.

Le président de MDM n'a "aucun doute": l'expérience va être concluante. "Une étude de l'Inserm montre que ces salles sont nécessaires, et en Espagne, à Bilbao, MDM a montré que c'était un dispositif intéressant pour les usagers et le voisinage", dit-il.

Jean-Pierre Couteron, président de Fédération addiction, qui regroupe des professionnels accompagnant les usagers de drogue, est partagé entre "satisfaction" et "inquiétude". "Satisfaction, parce que ça va se faire. Inquiétude que l'expérimentation ne porte que sur un seul lieu, ce qui fait peser une énorme pression sur ce lieu", dit-il. "La réussite de l'expérimentation passe par plusieurs lieux".

Du côté des riverains de l'"Association Vivre Gares du Nord et Est", c'est l'inquiétude qui prédomine face aux risques de regroupement "du trafic, des dealers". "La salle de shoot va générer un appel d'air pour les drogués des autres quartiers", affirme Pierre Coulogner, son président.

Ce dernier a discuté avec Gaïa Paris pour évoquer les contours de leur projet. Il table sur une salle pouvant recevoir jusqu'à 200 personnes par jour. Et il pose ses conditions: la salle ne doit pas se situer "à proximité d'un lieu d'habitation, d'une école ou d'une crèche".

Et vous , êtes vous pour ?

Personnellement ça dépend du contexte, je serais favorable seulement pour les personnes en phase terminale. Vous l'aurez compris je suis pour seulement dans l'optique de la santé...pour des personnes en fin de vie et qui supporte plus la douleur et dont les traitements lourds ne font strictement rien de plus.

Je suis contre. Totalement contre. Ça risque d'encourager les gens à se droguer, ce qui est très mauvais pour leur santé.

Faux. Les personnes qui se rendent dans ce genre de salles de consommation sont déjà des consommateurs réguliers, qui viennent évidemment avec leur propre drogue et doivent être possesseurs d'une carte prouvant leur niveau de consommation. Je tiens à rappeler que l'on ne devient pas drogué en fréquentant des salles de shoots -_- c'est autrement plus complexe que cela. Ce système a été adopté dans de nombreux pays et cela ne fait pas avancer la consommation de drogue. Les gens qui veulent essayer la drogue ne se disent pas qu'ils vont devenir des drogués réguliers ! C'est là le vrai danger. Les prémices de la consommation de drogue sont basés sur ce précepte : "j'essaie une fois" "j'essaie pour m'amuser" "je le fais avec mes potes". Donc généralement ça a lieu en soirée, ou avec des amis, mais certainement pas dans des salles réservées aux grands consommateurs où la personne se sentira "junkie", ce qui est inacceptable pour elle (je ne sais pas si je suis très claire).

Les salles de consommation sont importantes car cela évite la contamination par des seringues usagées (qui provoquent entre autre le SIDA). La consommation de drogue, lorsqu'elle est régulière, a besoin d'être encadrée au niveau de la santé. Une de mes amies travaille dans ce milieu et pour elle c'est une évidence lorsqu'elle voit les conditions dans lesquelles doivent se shooter ces personnes, qui de plus sont stigmatisées socialement. Quand on a une telle addiction, on est rejeté de partout. Les salles de consommation permettront également que ces gens voient d'autres têtes que des drogués qui les maintiennent dans cet état.

Avant de prendre position ou de porter un jugement, lisez cet article : salles de shoot, mensonges et désinformation

Bah pour moi la seule raison pour laquelle j'autoriserai la drogue est limité a une seule exception :

-les malades en phase terminale.

L'unique autorisation doit être la...pour le reste, je suis totalement contre...je préfère qu'on ouvre des maisons closes...les Pays-Bas sont pas forcement un bon exemple sur ce sujet !

Tu va pas résoudre leur problème en leur autorisant a se droguer dans une salle...bien au contraire, on a bien augmenter les cigarettes et a ce que je sache, les fumeurs achètent toujours leur tabac...

Le but n'est pas de régler le problème mais d'empêcher des gens de mourir ou d'attraper des maladies -_- c'est une question de santé. Evidemment que les gens ne vont pas arrêter de se droguer, mais je préfère qu'ils le fassent encadrés que dans un squat minables, loin de tout. Ce n'est pas en cachant le problème que cela va s'arrêter...

Quant aux maisons closes... Tu compares le cas de gens qui abiment leur propre corps sans faire de mal à personnes à des gens victimes, pour la plupart, de trafics ! Ca n'a aucun rapport ! Bon je ne vais pas argumenter sur le sujet, ce serait dériver, mais on peut en parler si tu veux, c'est mon sujet de mémoire donc j'ai des choses à dire sur la question >_<

Un topic sur les maisons closes ? si tu veux...ça fera un sujet de plus

Isa' Rogue : Les toxicomanes n'ont pas tous l'aspect extrêmement négligé. Il y a un bon nombre de personnes qui le sont et qu'on ne pourra peut-être pas remarquer, à part certains signes dans leur attitude qui ne frappe pas les yeux de tout le monde (ce sont plus souvent des personnes qui ont les moyens de s'en fournir et qui réussissent à "gérer" leur consommation). Je crois que ces maisons servent justement à faire en sorte qu'ils n'aient pas d'overdose justement. Que leur consommation soit encadrée et suivie pour ne pas les tuer.

Encadrer lors de la consommation est meilleure à mes yeux que d'interdire bêtement. Les dealers réussissent toujours à fournir ces personnes, ces dernières peuvent se cacher pour en prendre et dans l'état de dépendance qu'ils sont, ce n'est pas la menace d'aller en prison qui les fera peur....

Quelqu'un qui parle, miracle

ok je

Je suis pas d'accord avec toi et Léna, mais pas grave . Pour moi c'est intolérable que l'Etat soit complice de ce genre de délit...mais bon , chacun a son avi sur la question.

J'aimerais également pouvoir interdire la consommation des drogues. Mais, à moins qu'on ne réussisse à empêcher sa fabrication (impossible car cela vient également de l'industrie pharmaceutique), il n'est pas possible de l'arrêter. Que cela soit underground ou pas, t'en auras toujours qui circulera. La cigarette, c'est un peu pareil mais en beaucoup moins grave et beaucoup moins efficace pour tuer quelqu'un.

Surtout que maintenant les go fast sont devenus bien plus aisés qu'auparavant pour les dealers... Ils peuvent vendre énormément et c'est comme une hydre. Tu en emprisonne un, dix prennent sa place (ils n'attendent que ça d'ailleurs).

Je vois plus l'interdiction comme une manière de se donner bonne conscience en ne souhaitant pas regarder le problème en face. Car je vois vraiment mal comment les forces de l'ordre pourrait éradiquer cette consommation (surtout quand tu vois aux infos qu'un "super flic" était également trafiquant ).

Bah je suis bien paradoxale moi...je suis contre sauf pour les malades en phase terminale donc voilà...c'est un peu un paradoxe mais bon.

Je dis pas que le fait de l'interdire résout le problème , loin de là. Mais pour moi c'est un premier pas vers l'autorisation de se droguer...et puis on connait le truc , je te donne un doigt, je te prends la main etc...

Pour moi y a plusieurs facteurs pour la rendre "légal" pour le reste, ça doit rester interdit...je sais que ça arrange pas les dealers ce genre de chose mais bon, ça va pas les réduire au chômage non plus ce genre pseudo solution pour moi.

On peut toujours dire que c'est facile de critiquer quant on a pas de meilleure solution, mais je suis pas fan. La preuve les Pays-Bas ont dû interdire les étranger pour ce genre de chose...je vois pas comment on pourra éviter ce genre de problème...